Introduction
Publié le 14 Décembre 2012
L’environnement sonore d’un enfant : Du bruit à la musique
La classe d’école parfaite est une classe silencieuse. Le bruit est un tabou à l’école. Si les initiatives graphiques du jeune enfant sont souvent encouragées, il n’en va pas de même lorsqu’il lève la voix. Sa pulsion sonore s’avère être souvent interrompue et refoulée par l’adulte agacé par le bruit. Ainsi cantonné au silence, l’enfant est pourtant baigné constamment dans un univers sonore qu’il ne peut comprendre. Deux réactions s’observent alors : la « sourde oreille », où l’enfant ne fera plus la différence entre le bruit et la musique, et l’oreille droguée, où l’enfant ressentira le besoin d’un fond sonore continu. L’éducation musicale va donc bien au-delà de la pratique d’un instrument. Il s’agit de comprendre son environnement sonore. Le lien entre cette éducation et la capacité à l’écoute et la communication n’est plus à démontrer.
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La guitare en carton PaperJamz déclenche des mélodies préenregistrées par des capteurs tactiles sur sa surface.
Les outils d’initiations
Nombreux sont les jeux qui ont pour rôle de susciter une vocation musicale chez l’enfant. Du simple xylophone au mini kit de batterie, l’offre ne manque pas. Après une analyse du marché actuel, on remarquera que ces instruments de musique rudimentaires s’adressent principalement aux enfants de moins de 5 ans. À l’attention de 8 ans et plus, on trouvera plutôt des instruments factices. Ces guitares simplifiées, agrémentées de la mention évocatrice « instant rock star », sont préréglées de manière à ne nécessiter aucune compétence musicale. De toute évidence, ces instruments s’adressent davantage à l’enfant qui n’a pas le temps ou la patience d’apprendre un instrument. Faut-il y voir une capitulation à l’âge même où l’on aurait pu commencer ? L’offre numérique abonde également dans ce sens avec les très prolifiques jeux PlaySation Guitar Heroes ainsi que les nombreuses applications tactiles.
Bien sûr, il serait tentant de vitupérer cette société du zapping encourageant les pulsions à court terme. Cependant, l’immuabilité du processus d’apprentissage de la musique n’a-t-elle pas une certaine part de responsabilité dans l’apparition d’un tel phénomène ?
Le cours de solfège, qui est la base de l’apprentissage de la musicale en Europe, souffre d’un paradoxe sévère: l’absence quasi-totale d’objet d’initiation. Certains jeux existent : dominos aidant à la mémorisation des notes, cartes mémori… Ces jeux didactiques ne sont pas destinés au cours même ; il est rare qu’un enfant dispose d’un objet entre les mains lors du cours de solfège. Son crayon peut être, afin de frapper le rythme sur la table. Un objet à vocation didactique ne trouverait-il pas là une place tout indiquée au sein même du cours ?